Le triangle d’exposition dans la photo immobilière

Le triangle d’exposition ou comment savoir bien exposer ses photos immobilières

Dans cet article vous allez apprendre :

  • En quoi l’exposition est primordiale pour ne pas avoir de photos sur-exposées ou sous-exposées en photo immobilière
  • Ce qui définit le triangle à savoir : la vitesse d’obturation, l’ouverture et les ISOS
  • Les effets produits sur vos photos immobilières
  • Et le contrôle total que vous pouvez avoir sur le rendu final de vos photos

Introduction

Nous avons un gros avantage en photo immobilière : nous n’utilisons pas toutes les théories en photo car nos biens immobiliers nécessitent de faire ce que l’on appelle du “bracketting”, le fait de capturer plusieurs expositions en photo à travers le barcketting de notre boîtier pour récupérer toute la plage dynamique d’une image.

On peut ensuite utiliser le HDR pour mélanger ces photos brackettées, pratique très connue mais peu maîtrisée par beaucoup d’entre vous.

On peut également utiliser le BLENDING pour mélanger ces photos brackettées, méthode plus difficile à maîtriser mais avec un rendu plus naturel et surtout plus professionnel.

De plus, nos réglages sont pratiquement toujours les mêmes d’un reportage à l’autre.

Maîtriser le triangle d’exposition : pour quoi faire ?

Alors, vous me direz, pourquoi connaître toutes ces notions photographiques pour savoir comment faire pour bien exposer une scène en une seule photo puisque nous capturons toute l’étendue de la plage dynamique d’une image pour ensuite l’assembler avec nos logiciels ?

En réalité, ce serait une erreur de ne pas maîtriser le triangle d’exposition, ce serait ne pas comprendre ce que nous faisons et surtout cela nous limiterait au mode automatique pendant la prise de vue et nous obtiendrions tous les mêmes photos HDR immobilières car ce sont les logiciels ou des solutions avec IA toutes prêtes contre un abonnement qui choisissent pour nous. C’est d’ailleurs ce qu’il se passe et c’est la raison pour laquelle pratiquement toutes les photos immobilières sont d’une grande mocheté ! Je vous renvoie sur mon article sur le sujet.

Je cherche donc à vous donner les clés de compréhension simplifiées mais efficaces pour régler le problème une bonne fois pour toutes et pour que vous puissiez vous éclater comme je peux m’éclater dans des villas de rêve ! Maîtriser le triangle d’exposition vous permettra de réussir des photos comme celles-ci. Avouez que ça vaut le coup quand-même, non ? 😉 

Villa de luxe à Nice© Copyrights, Thierry Russo-Delattre

Villa de luxe à Eze (06)© Copyrights, Thierry Russo-Delattre

Bon, ça c’était pour la carotte ! 🙂 Voyons voir maintenant la théorie pour que ce rêve devienne réalité 😉

Qu’est-ce qu’une image sous-exposée et sur-exposée ?

C’est tout simplement le rayonnement lumineux qui est plus ou moins important. C’est comme un curseur de puissance sur un interrupteur variateur. Plus la lumière sera forte et plus l’exposition sera importante : l’image est sur-exposée.
Et naturellement, moins la lumière sera forte, moins l’image sera exposée à la lumière : l’image est sous-exposée.

Tout l’art de la photo finalement c’est de savoir exposer correctement ses photos en fonction de la lumière dont on dispose ou que l’on recrée. Il faut que cette exposition soit CONFORME au message ou aux émotions que nous voulions faire passer dans nos images.

Exemple en image

Nous allons reprendre l’exemple de la photo de la cuisine de l’appartement de luxe de Bordeaux. Volontairement, je ne vous montre pas une vue qui donne sur l’extérieur car cela pourrait vous induire en erreur étant donné que nous aurons besoin de HDR ou du blending pour EQUILIBRER la quantité de lumière extérieure et intérieure.

Pour cet exemple, cet angle de vue convient pour vous montrer les différences entre une image :

    • sous-exposée (trop sombre)
    • sur-exposée (trop claire)
    • et normale (correctement exposée)

Photo sous-exposée (trop sombre)

Photo sur-exposée (trop claire)

Photo normale bien exposée pour l’immobilier

Pourquoi il est capital de sortir du mode automatique

En mode automatique, l’appareil photo va calculer pour vous ce qui est normalement exposé ou pas. Cela revient à faire un trajet de 800km avec une voiture qui aurait la conduite automatique tout en roulant à 140km/h ! Je ne sais pas vous mais moi perso, je n’aurais pas confiance 🙂 Pour la photo c’est pareil. On peut s’aider de l’électronique d’un véhicule pour nous faciliter la vie et plus de confort mais pas pour faire un rallye, et un reportage photo ça peut être aussi risqué !

Garder le contrôle de votre exposition est primordial car vous aurez besoin de revenir avec suffisamment de photos sous-exposées et sur-exposées en plus de votre photo normale, pour réussir votre assemblage photo. Nous reverrons tout cela dans notre article consacré au HDR et/ou blending.

Grâce aux capteurs de l’appareil photo vous allez pouvoir lui imposer de faire entrer une certaine quantité de lumière. On peut même automatiser cela avec la technique du bracketting, mais là encore, je vous renvoie à mon article sur le HDR et le blending.

Comment contrôler notre exposition ?

C’est là qu’apparaissent les 3 paramètres très connus en photo :

    • L’ouverture (qui joue sur la profondeur de champ)
    • La vitesse d’obturation (qui joue sur le flou de l’image)
    • Les ISOS (qui jouent sur le grain de la photo)

Ce qui fait la spécificité de ces 3 paramètres du triangle c’est qu’ils sont interdépendants. Le but est d’obtenir une image normalement exposée (pour vous) et vous pouvez avoir plusieurs photos correctement exposées mais avec des esthétiques différentes en jouant sur chaque paramètre du triangle. Si vous en corrigez un pour tendre vers une esthétique particulière, vous devrez changer un ou les deux autres paramètres pour arriver à la même exposition de votre photo, mais soit complètement nette, soit avec une faible profondeur de champ (flou artistique).

Il est donc important de savoir maîtriser ces 3 paramètres ENSEMBLE car si vous les maîtrisez, vous serez capable de CHOISIR l’aspect final qu’aura votre image, contrairement au mode automatique car là c’est l’appareil qui décide de ce qui est beau ou pas, acceptable ou pas en fonction de ses propres critères qui sont pour lui, purement techniques.

Retenez bien ceci :

    • l’ouverture vous renseigne sur le diamètre du diaphragme ouvert de votre objectif photo
    • la vitesse d’obturation correspond à la vitesse au déclenchement de votre obturateur dans votre boîtier
    • les ISOS nous renseignent sur la sensibilité du capteur de votre appareil à la lumière.

Compliqué, n’est-ce pas ? Je vais vous éclaircir les idées ! 🙂

Je me souviens quand j’ai débuté la photo, je ne comprenais rien aux métaphores utilisées par les formateurs pour nous expliquer le triangle d’exposition, métaphores qui étaient censées nous éclairer, mais qui avaient la fâcheuse tendance à m’embrouiller ! La plus connue étant la fameuse métaphore de la quantité d’eau qui coulerait dans un verre. Trop abstraite pour moi ! 

Alors, j’ai trouvé ma propre métaphore pour vous expliquer le triangle d’exposition et elle me semble plus compréhensible, plus accessible et moins abstraite.

Comparez un boitier et un objectif photo à un œil

Oeil = Objectif photo
Rétine = capteur sensible à la lumière

Voici donc ma propre métaphore : il est beaucoup plus simple de tout comprendre via le mécanisme de l’œil qui va utiliser tout ce dont il possède pour réguler et s’adapter à la lumière afin qu’il ne soit pas ébloui. Notre cerveau corrige donc automatiquement, par l’intermédiaire de ces organes d’une très grande précision que sont nos yeux, les différences de luminosité qui entrent dans la rétine. Mais il est capable de reconnaitre si un endroit est volontairement sombre ou trop éclairé. A la seule différence d’un boîtier photo, c’est notre âme qui nous éclaire sur l’esthétique des images que nous voyons.

En photo, c’est un peu comme si vous aviez le contrôle de votre œil mais avec des moyens (pour l’instant) beaucoup plus limités car un capteur photo, ne peut pas encore reproduire comme un œil humain, toute l’étendue de la lumière. C’est la raison pour laquelle nous devons CAPTURER photographiquement toute l’étendue de la luminosité d’une scène pour pouvoir ensuite assembler tout ça en post-production.

Quand vous n’avez pas beaucoup de différences de luminosité, vous n’avez pas besoin de capturer plusieurs images, une seule suffit.

Quand la différence de luminosité entre l’intérieur et l’extérieur est trop importante, là nous aurons besoin de rentrer dans notre studio de travail avec un maximum de photos prises à des expositions différentes. C’est cela le bracketting. Il intervient donc à la prise de vue.

Le HDR et le blending sont les techniques logicielles qui interviennent après, en post-production, pour les assembler et créer une image parfaitement exposée et même éclatante.

L’ouverture

Pour que vous compreniez vite, plus vous ouvrez le diaphragme de votre objectif photo et plus vous ferez rentrer de la lumière. Et inversement, plus vous le fermez et moins de lumière rentrera sur votre capteur.

Je compare l’ouverture en photo à l’ouverture de votre iris (ou celle d’un chat) qui s’ouvre ou se ferme en fonction de la quantité de lumière perçue.

Je ne sais si vous avez déjà observé les pupilles de votre chat. Si la lumière est trop claire, les pupilles sont presque fermées à la verticale, car les yeux des chats sont très sensibles à la lumière. A l’inverse, ils peuvent voir quasiment dans le noir car ils ont la capacité d’ouvrir au maximum leurs pupilles pour faire entrer un maximum de lumière.

Eh bien pour un objectif photo c’est pareil ! L’objectif photo n’est ni plus ni moins qu’un oeil électronique avec un diaphragme qui s’ouvre ou se ferme comme vos pupilles, en fonction de la quantité de lumière que vous voulez faire entrer dans l’appareil

Et votre rétine c’est votre capteur photo qui se charge “d’accueillir” des données numériques en couleurs ! Se mettre en mode automatique revient à confier la beauté d’une photo à un appareil électronique dépourvu d’âme !

Franchement, n’est-ce pas plus simple comme ça ? 🙂

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La vitesse d’obturation

Pour comprendre la vitesse d’obturation c’est assez simple. Imaginez que vous restiez les pupilles ouvertes face au soleil en plein été, sans fermer les yeux pendant 1 minute. Il y a fort à parier que la quantité très importante de lumière qui a pénétré dans votre œil vous ai “grillé” la rétine ! La vitesse d’obturation c’est tout simplement la vitesse (ou le temps de pose en photo)  que vous décidez d’ouvrir vos yeux (vos pupilles via les paupières).

Donc si je traduis ça en photo :

  • Plus la vitesse de l’ouverture de l’obturateur sera lente et plus de lumière entrera sur votre capteur.
  • Moins cette vitesse sera importante (donc plus rapide) et moins de lumière entrera sur votre capteur.

En clair, vous aurez plus de chance de griller une photo (sur-exposée) si vous avez une vitesse d’obturation très lente car ayant été ouvert plus longtemps, le capteur aura emmagasiné plus de lumière. A contrario, vous aurez plus de chance d’obtenir une photo sombre si vous avez une vitesse d’obturation très très rapide (sous-exposée) car ayant été ouvert beaucoup moins longtemps, le capteur aura emmagasiné très peu de lumière.

Une vitesse d’obturation de 1/125s :

Une vitesse d’obturation plus lente de 0,5s :

Comme vous pouvez l’entendre sur les exemples ci-dessus, la vitesse d’obturation s’estime en fractions de secondes et en secondes. Ainsi, une vitesse de 1/125s sera plus rapide que 0,5s faisant entrer moins de lumière qu’à 0,5s. C’est un peu comme si vous aviez cligné des yeux une fois très rapidement à 1/125s et moins rapidement à 0,5s.

IMPORTANT : la vitesse d’obturation joue sur le fait de figer un mouvement. Forcément, plus votre vitesse sera rapide, plus le mouvement sera figé. A contrario, plus votre vitesse sera lente (0.5s, 1s, 2s ou 3s voire beaucoup plus) plus le mouvement sera peu figé, voire flou, c’est le fameux flou de bougé.

Conseil de pro : si vous voulez avoir des photos immobilières de détails parfaitement nettes en intérieur à coup sûr, appliquez la règle de la focale x2 c’est à dire que si vous shootez à 85mm, il faudra que votre vitesse d’obturation ne descende pas en-dessous du double de 85 soit à partir et pas en-dessous de 1/160s mais je conseille même 1/200s pour être tranquille. Vous règlerez votre ouverture sur f/1.8 et les ISOS sur Auto ! Photos splendides assurées. Ces réglages s’appliquent si vous possédez un appareil plein format 24×36

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